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Ces expressions françaises qui nous viennent de la gastronomie

20. 11. 2020

Il n’y a pas plus heureux ménage que la France et la gastronomie. Les Français aiment la cuisine, c’est un fait. Ils en parlent pendant des heures, et si possible à table, en commentant leurs façons de cuisiner un plat et le ressenti de leurs papilles. L’art de la bonne chère est sacré, il est un pan éminent de la culture française. Nos expressions courantes en témoignent. Florilège.

Mettre son grain de sel

Un importun s’immisce dans une conversation très sérieuse, et donne son point de vue sans que personne ne l’y invite. Voilà quelqu’un qui met fâcheusement son «grain de sel». Selon Georges Planelles, auteur des 1001 expressions préférées des Français la locution serait apparue dans le langage courant au début du XXe siècle, d’après la traduction du latin «cum grano salis», qui signifie «avec un grain de sel». Si elle est aujourd’hui connotée négativement, son origine latine ne laissait pas sous-entendre un sens péjoratif.

 

Le mot «sel» est employé fréquemment pour traduire un ressenti négatif, piquant: une note est «salée» quand elle est onéreuse, une critique littéraire est «salée» quand elle est une diatribe.

Être soupe au lait

Si le résultat d’une telle recette semble douteux, il en est de même pour la personne qualifiée ainsi: est «soupe au lait» celui qui «change rapidement de caractère, s’emporte brutalement», définit Georges Planelles. L’expression remonte au XIXe siècle. On disait alors «monté comme une soupe au lait», pour désigner un être «coléreux, irascible», souligne l’auteur. Le lien entre le bouillonnement soudain du lait qui chauffe en manquant de déborder, et le caractère explosif d’une personne atrabilaire est explicite...

Mi-figue mi-raisin

«Elle a accepté ma proposition, mi-figue mi-raisin». Voilà une phrase qui n’est pas de bonne augure: elle renvoie le plus souvent à un manque d’enthousiasme, à un avis «mitigé, qui affiche deux attitudes opposées», explique Georges Planelles. Ses origines sont multiples: on la trouve pour la première fois au XVe siècle sous la forme «moitié figue moitié raisin». Elle signifiait alors «mêlée de bon et de mauvais» ou «tant bien que mal». La figue et le raisin étaient associés car ils étaient «les fruits secs préférés au moment du Carême», période d’abstinence de quarante jours dans le calendrier chrétien. Ce n’est qu’à partir du XVIIe siècle qu’on emploie la locution dans le sens d’aujourd’hui, «en y ajoutant aussi la signification moitié forcé, moitié consentant».

Le mot «moitié» se transforme en «mi» plus tardivement, au XVIIIe siècle.

 

Proust l’emploie sous la forme «ni figue ni raisin» en 1913 dans Swann: «Voilà au moins un homme qui vous dit sa façon de penser (...). Ce n’est pas comme l’autre qui n’est jamais ni figue ni raisin.» Cette forme ne serait «qu’une altération populaire datant du XVIIIe siècle», note l’auteur. Elle signifie alors «indécis, peu franc», définit le CNRTL.

 

À noter que l’auteur relève une variante du sens au XVIe siècle: il y avait alors probablement une «opposition entre le raisin savoureux et sucré, et la figue, qui avait le sens de crotte ou fiente (...)». La connotation négative de ce mot se retrouve dans l’argot du XXe siècle: au sens figuré, «figue» signifiait «testicules», précise le dictionnaire.

Tomber dans les pommes

«S’évanouir», «tomber en pâmoison»... Les expressions ne manquent pas pour illustrer la perte de connaissance. La locution «tomber dans les pommes» apparaît en français en 1889, sans que son origine réelle soit connue, souligne Georges Planelles. Selon lui, elle serait apparue pour la première fois dans une lettre de George Sand, qui décrit son état de fatigue par ces mots: «être dans les pommes cuites». Cette expression se rapproche de la locution «être cuit» dans le sens fatigué, et du verbe «se pâmer».

 

https://www.lefigaro.fr/langue-francaise/expressions-francaises/ces-expressions-francaises-qui-nous-viennent-de-la-gastronomie-20201120

 

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