Le petit Nicolas
Très chère lectrice, très cher lecteur du bulletin, tu n’es pas sans savoir 
que depuis sa naissance en 1956, le petit Nicolas, le héros du récit imaginé par René Goscinny et illustré par Jean-Jacques Sempé, enchante les premières lectures de générations entières. Même si certains aspects de la civilisation ou du vocabulaire marquent nettement une époque révolue (les personnages de petites filles sont rares, en effet il faut attendre la circulaire de 1965 pour que la mixité finisse par s’imposer dans les écoles primaires nouvellement créées en France : http://www.senat.fr/rap/r03-263/r03-2637.html), le style narratif particulier et le regard émerveillé de Nicolas donnent un gout d’aventure aux bêtises du quotidien. Le trait épuré de Sempé surligne et enlumine ces imaginations de lecture.
Alors pourquoi ne pas essayer en classe un bon vieux classique après tout ?
Bonne rentrée à tous.
Proposition de fiche pédagogique
Public : A2/B1
Matériel :
Les images et les textes extraits de King in Les récrés du petit Nicolas.
Textes : René Goscinny
Illustrations : Jean-Jacques Sempé
réédition de 1994, Gallimard, collection Folio
Objectifs :
travail de l’écrit narratif au passé
grammaire: emploi contrasté imparfait / passé composé / présent
motivation à la lecture autonome par un accès facilité au texte grâce aux hypothèses de lecture formulées pendant l’observation des illustrations
acte de parole : expression joie / colère (registre un peu vieillot)
Mise en contexte, observation
Une observation de l’image peut apparaitre comme une bonne entrée en matière.
En faisant décrire mécaniquement (à la façon d’un drill) la première illustration, le professeur peut en profiter pour faire fixer des structures importantes :
sur l’image il y a…,
je vois des enfants, il y a un étang…il y a de l’herbe, de l’eau
Puis, en mettant en commun au tableau le lexique déjà connu qui sert à la traduction des éléments proposés par l’image, le professeur peut les préciser en présentant les variantes spécifiques du texte:
il y a un petit parc avec des arbres…
oui, un parc, un tout petit parc au centre ville ça s’appelle un square.
Première approche du texte-écoute
Comme le rappelle si bien Daniel Pennac dans son petit livre comme un roman, le professeur, s’il en a l’envie, peut se livrer à l’exercice périlleux de la lecture à haute voix. Ce partage du texte peut être synonyme de plaisir. Le professeur aura sans doute l’occasion de présenter la lecture, non plus comme un exercice obligatoire et rebutant, mais comme un petit moment de joie à faire partagée. Mise en commun du compris.
Deuxième approche du texte-lecture orientée
Lors de la lecture, les élèves peuvent rechercher les éléments spécifiques qui servent de support aux activités à venir (syntaxique, lexicales…) . Le premier texte offre une combinaison intéressante de temps grammaticaux : présent, passé composé, imparfait. On peut demander aux élèves d’identifier les différents temps, de les classer dans un tableau comparatif pour en comparer les valeurs aspectuelles, essentiellement accompli – non accompli.
Vérification de la compréhension et fixation des nouvelles règles
Par répétition systématique des formes étudiées dans un nouveau contexte en utilisant par exemple
Mise en contexte et observation de la deuxième image
Ici on peut aussi demander aux élèves d’émettre des hypothèses sur le titre : King, et sur la suite de l’histoire commencée dans le premier extrait.
Première approche du texte, mis en commun du compris.
Lecture orientée 1, jusqu’à : …quand je le sifflerai.
Pourquoi Nicolas s’enfuit-il du square ? Qui est ce fameux King ?
Lecture orientée 2
Avant de lire la fin du paragraphe, imaginez la réaction de
Réemploi-production libre
Le texte se termine par la question angoissée de
Les récrés du petit Nicolas
Avec Alceste, Eudes, Rufus, Clotaire et les copains, nous avons décidé d’aller à la pêche.
Il y a un square où nous allons joué souvent, et dans le square il y a un chouette étang.
Et dans l’étang, il y a des têtards. Les têtards, ce sont des petites bêtes qui grandissent et qui deviennent des grenouilles ; c’est à l’école qu’on nous a appris ça. Clotaire ne le savait pas, parce qu’il n’écoute pas souvent en classe, mais nous, on lui a expliqué.
A la maison, j’ai pris un bocal à confiture vide et je suis allé dans le square.
- KING -
Et puis on est partis en courant parce qu’on a vu le gardien du square qui arrivait. Dans la rue, en marchant, je voyais mon têtard dans le bocal, et il était très chouette : il bougeait beaucoup et j’étais sûr qu’il deviendrait une grenouille terrible. J’ai décidé de l’appeler King ; c
’est le nom d’un cheval blanc que j’ai vu jeudi dernier dans un film de cow-boy. C’était un cheval qui courait très vite et qui venait quand son cow-boy
le sifflait. Moi, je lui apprendrai à faire des tours, à mon têtard, et quand il sera grenouille, il viendra quand je le sifflerai.
Quand je suis entré dans la maison, Maman m’a regardé et elle s’est mise à pousser des cris : «Mais regarde-moi dans quel état tu t’es mis! Tu as de la boue partout, tu es trempé comme une soupe! Qu’est-ce que tu as encore fabriqué ?»
****
Pour flâner sur la toile :
http://www.petitnicolas.net
http://www.goscinny.net
http://www.goscinny.free.fr
