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Réduire le temps de travail

13. 6. 2018

Les syndicats veulent une semaine de travail plus courte

D'après l'article de Anna Kubišta - 14-03-2018

Les syndicats tchèques veulent une semaine de travail plus courte, sans baisse des salaires. Une semaine de 37 heures et demie est l'idée avancée par les organisations syndicales du pays.

S'inspirant de la semaine de 35 heures en France ou même de l'Allemagne voisine, les syndicats tchèques espèrent imposer une baisse du temps de travail également en République tchèque.

« Les gens travailleraient 7 heures et demie par jour, avec une pause de 30 minutes, » explique ainsi Josef Středula, le chef de la Confédération tchéco-morave des syndicats.

Actuellement, la semaine légale de travail est de 42 heures et demie, dont une pause de 30 minutes tous les jours. Avec une réduction du temps de travail de 30 minutes par jour, les employés tchèques bénéficieraient de 130 heures de temps libre en plus par an.

Josef Středula a l'intention d'annoncer officiellement cette revendication lors d'une réunion de la confédération fin avril. D'après lui, s'il était accepté, ce changement majeur pourrait être mis en application d'ici quelques années.

Le Premier ministre Andrej Babiš a réagi en disant que la réduction du temps de travail n'était pas une question d'actualité, mais que ce n'était pas une chose inenvisageable à l'avenir.

Selon le chef de la Chambre tchèque de commerce, Vladimír Dlouhý, celle-ci se positionne contre une augmentation du salaire minimum mais ne considèrerait pas la réduction du temps de travail comme un problème. Il a toutefois mis en garde contre une influence négative d'une telle réduction sur la productivité.

Selon des données récentes de l'OCDE, les employés tchèques ont travaillé en moyenne 1 770 heures en 2016 tandis que leurs voisins allemands, seulement 1 363 heures.

http://www.radio.cz/fr/rubrique/economie/les-syndicats-veulent-une-semaine-de-travail-plus-courte

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Ecoute :

les-syndicats-souhaitent-reduire-le-temps-de-travail.mp3

Réduire le temps de travail quotidien d’une demi-heure pour parvenir à une semaine de 37 heures et demie. Telle est une des priorités actuelles de KOVO, la plus grande fédération syndicale en République tchèque. Mais dans un pays qui possède le taux de chômage le plus faible en Europe et où les entreprises sont confrontées à une importante pénurie de main-d’œuvre, la mesure est-elle envisageable ?

Avec ses 95 000 membres, employés essentiellement dans le secteur de l’industrie métallurgique (« kovoprůmysl » en tchèque), KOVO est la plus grande organisation syndicale en République tchèque. Sa direction espère que les conditions de travail se rapprochent davantage de celles appliquées notamment en Europe de l’Ouest.

Actuellement, la durée légale de travail hebdomadaire en République tchèque est de quarante heures, le plus généralement répartie sur cinq journées de huit heures, la pause déjeuner n’est pas décomptée. Cette durée est de deux heures et demie moindre pour les personnes travaillant sous terre à l’extraction du charbon, de minerais et de matières premières non métallifères, sur les chantiers des mines et sur les chantiers d’exploration géologique, ou encore pour les personnes travaillant en trois équipes et pour les régimes de travail en continu.

Mais KOVO entend étendre ce régime à l’ensemble des travailleurs tout en conservant les différences existantes selon les professions. Actuellement, environ deux tiers des employés en République tchèque ne travaillent déjà plus en moyenne « que » trente-sept heures et demie, seul le tiers restant étant donc concernés par le régime des quarante heures. Les responsables de KOVO, qui s’inspirent de la loi des trente-cinq heures en France, affirment ne rien réclamer « d’irréel ».

Ce point de vue n’est cependant pas partagé par les employeurs. Selon eux, une réduction du temps de travail aggraverait davantage encore la situation des entreprises, dont beaucoup d’entre elles, notamment dans le secteur industriel, sont confrontées à une quasi-impossibilité d’embaucher faute de main-d’œuvre qualifiée disponible sur le marché du travail. En mars dernier, la République tchèque a affiché, avec 3,5 %, un taux de chômage historiquement bas. Moins de 265 000 personnes étaient inscrites auprès du Bureau du travail comme étant en recherche d’un emploi, soit le nombre le plus faible jamais enregistré ces vingt dernières années. Et les résultats des programmes lancés par le gouvernement pour attirer des travailleurs ukrainiens, mais aussi d’autres pays d’Europe de l’Est, ou dernièrement des Philippines et de Mongolie, restent trop mitigés pour apporter une solution satisfaisante.

La Fédération de l’Industrie et des Transports estime donc que réduire le temps de travail est impossible compte tenu de la conjoncture actuelle, l’économie tchèque n’étant pas encore prête au contraire de celles des pays s’étant déjà engagés dans le processus d’automatisation, de numérisation et de robotisation, changements radicaux que représente la quatrième révolution industrielle.

Guillaume Narguet

24-04-2018
 
http://www.radio.cz/fr/rubrique/faits/les-syndicats-souhaitent-reduire-le-temps-de-travail