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Philippe Auguste et le mythe du premier roi de France

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500 - Clovis le Byzantin : Francorum Rex ou Rex Francorum ?

https://www.fr-tul.cz/clanky/histoire-de-france/Clovis-byzantine-rex.html

I

- Philippe Auguste et l'Ordonnance de 1190:  Franciae Rex ou Francorum Rex?

La réponse de l'Ordonnance-testament : 1190

La réponse des sceaux: Natalis de Wailly, 1843...

- Philippe II et l'Ordonnance de 1190 : du système féodal vers le système monarchique, l'alliance du roi et de la bourgeoisie parisienne...

- Sitographie et documents

- Philippe Auguste dans l'actualité, 24/04/2016

II

1340 - Edouard III Plantagenêt, premier Rex Francie

https://www.fr-tul.cz/clanky/histoire-de-france/1340----edouard-iii-plantagenet--premier-rex-franciae--.html

III

1633 - Année terrible pour la Lorraine et le Garde des Sceaux Charles d'Aubespine, Louis XIII devient Roi de France !

https://www.fr-tul.cz/clanky/histoire-de-france/1633--annee-terrible--.html

***

Philippe II, premier roi de France ?

  

conquetes_philippe_auguste.gif

La lutte pour les Gaules : les Plantagenêts (rouge), 

le domaine du Roi des Francs (bleu) et de ses vassaux (vert), les possessions ecclésiastiques (jaune)

 http://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_II_de_France#mediaviewer/Fichier:Conquetes_Philippe_Auguste.gif

 

Le mythe de la France éternelle voudrait que

« entre 1150 et 1250 environ, la royauté française s'installe et s'enracine dans ses rites et son idéologie. Le roi des Francs devient le roi de France. »

http://www.fdn.fr/~rebours/clovis.htm

Plus précisément, sous le règne de Philippe II...

né en 1165 à Paris et décédé en 1223 à Nantes, Philippe II dit Philippe Auguste est le septième roi de la dynastie des Capétiens. Fils héritier de Louis VII et d'Adèle de Champagne, Philippe Auguste reste l'un des monarques les plus admirés et étudiés (sic!) de la France médiévale en raison de sa longueur de règne, de ses importantes victoires militaires ainsi que des progrès essentiels accomplis pour affermir le pouvoir royal et mettre fin à l'époque féodale.

https://www.doc-du-juriste.com/droit-public-et-international/histoire-et-philosophie-du-droit/dissertation/ordonnance-testament-philippe-ii-auguste-organisation-gouvernement-royaume-administration-domaine-480285.html

 

... apparaît, à partir de 1190, [le titre] de rex Franciæ, roi de France11 qui sera dès lors en concurrence avec le titre de rex Francorum jusqu'à la Révolution.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_monarques_de_France

 

On retrouve cette affirmation dans la littérature commune en anglais ou en polonais.

King of France, and the first to be called by that title

https://www.wikidata.org/wiki/Q34428

Notons que la version polonaise suppose une titulature en français.

Od panowania Filipa II Augusta tytuł przybrał formę Król Francji (Roi de France)

https://pl.wikipedia.org/wiki/W%C5%82adcy_Francji

Il faut cependant relever que les traités et conventions de paix signés entre les vassaux ou alliés et le royaume de France mentionnent sans exception Philippus rex Francorum (sic.), Philippe roi des Francs ou des Français, à la différence par exemple de Richard roi d'Angleterre (rex Angliæ – en usage depuis Henri II – 1154 – fils d’Henri Ier, créateur du système Tally Stick). »“

http://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_II_de_France

Le document qui donnerait corps à ce changement légendaire de titre, est communément appelé l’Ordonnance-testament de 1190

qu'il fait rédiger [à destination des deux régents que sont la reine mère, Adèle de Champagne, et son frère, l’archevêque de Reims, Guillaume aux Blanches Mains] pour organiser la régence [pendant l'absence du roi parti en croisade] considérée comme « la première Constitution de l'histoire capétienne. »

https://www.lhistoire.fr/classique/%C2%AB-philippe-auguste-%C2%BB-de-john-baldwin

Les savants ne manqueront pas de rappeler l'importance de ce document dans la construction de la connaissance directe:

"L’histoire ne peut se faire sans documents, et les documents ont tranché : c’est Philippe Auguste (1165-1223). Pourquoi ? Parce qu’il est le premier à être qualifié, dans ses actes officiels des années 1190, de rex Franciae, et non plus seulement de rex Francorum."

http://www.maveritesur.com/laurent-avezou/non-clovis-n-est-pas-le-premier-roi-de-france/671

Et même si des transcriptions peu sérieuses font état de "roi de France"...

https://docs.school/histoire-et-geographie/histoire-medievale/dissertation/ordonnance-philippe-auguste-9461.html,

 

... en réalité, ce document, librement disponible en ligne et universellement accessible, ne laisse apparaître nulle part le titre mythique.

Au contraire, il y est fait usage du traditionnel "roi des Francs":

 

In nomine sancte et individue Trinitatis. Amen.

Philippus Dei gracia Francorum rex.

 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k114540f/f460.

image.r=%22testament%20de%20philippe%20auguste%22?rk=42918;4

 

Une fois abandonnée l'hypothèse de l'apparition du nouveau titre dans l'Ordonnance-testament de 1190, il n'en reste pas moins que les défenseurs de la version mythologique ne s’accordent pas vraiment sur la date exacte de l’apparition supposée du titre Rex Franciae sous le règne de Philippe II Auguste (titre qu'on imagine nécessairement en latin !) Cette imprécision, dans la date d'apparition supposée du nouveau du titre, correspond à l'absence systématique de référence à tout document concret qui viendrait confirmer une date à ce changement de titre:

 « d"Alain Derville, né en 1924, agrégé d'histoire, docteur ès lettres, professeur à la Faculté des Lettres puis à l'Université de Lille III dans son livre La société française au Moyen Âge, 2000, p. 264 dit que "dès 1200, Philippe Auguste abandonna le titre de roi des Francs (rex francorum) par celui de roi de France (Rex franciæ)". Marie Thérèse Jones-Davies, professeur à l'Université Paris Sorbonne dans Langues et nations au temps de la Renaissance p. 39, dit que "Cette titulature devint officielle en 1181 lorsque Phillippe-Auguste déclara : Philippus Dei gratia Franciae rex (Philippe roi de France par la grâce de Dieu)". Alain de Benoist dans La ligne de mire, p. 62, dit que : "l'expression rex Franciae n'apparaît qu'au XIIIe siècle sous Philippe Auguste après la défaite de Muret" (le 12 septembre 1213 - dans le cadre de la croisade contre les Albigeois commencée en 1209.)»

http://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Philippe_II_de_France

Cette date de 1213 correspond aussi à la conquête (?) du Comté d'Auvergne.

Rémy Roques. La « conquête de l’Auvergne » par Philippe Auguste 

https://doi.org/10.4000/ccm.4516

Bernard Guenée (Politique et histoire au Moyen Âge. 1981) se réfère à la date traditionnelle de l'Ordonnance-testament, mais il évoque aussi 1204. Il implique sans doute que la  "France" serait la notion correspondant au nouveau territoire défini après la conquête de la Normandie.

Robert Gaguin avait lui aussi imaginé une France née du mariage des domaines d'Anne de Bretagne et de Charles VIII;

c'est aussi sans doute son mariage avec Berthe de Bourgogne, que le Franc Robert II voulait célébrer en endossant le titre de FRANCORUM REX en 997

« En 1190, Rex Francie apparaît dans quelques actes influencés par les traditions des Plantagenêt. Puis en 1196 l'expression se trouve dans des actes plus quelconques. En enfin, Philippus rex Francie est utilisé dans le protocole initial des lettres royales. Et en apparaît pour la première fois Regnum Francie7. »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_II_Auguste#cite_note-8

La narrative en anglais de Wikipédia confirme cette idée de d'apparition progressive du titre :

The first king calling himself rex Francie ("King of France") was Philip II, in 1190, and officially from 1204. 

https://en.wikipedia.org/wiki/Kingdom_of_France

La narrative anglophone comporte le mérite de la clarté conjuguée au paradoxe. Ainsi, les rois des deux premières dynasties sont automatiquement rois des Francs, alors que les Capétiens seraient déjà roi de France.

La narrative des académiciens de Sigilla.org renforce le paradoxe en excluant Hugues Capet de la dynastie capétienne :

Roi des Francs (Mérovingiens et Carolingiens + Hugues Capet)

http://www.sigilla.org/roi-francs-170

Roi de France (Capétiens - Hugues Capet)

http://www.sigilla.org/roi-france-15018

Dans le même temps, dans le cadre d'une hypothèse Philippe Auguste premier Roi De France, il faudrait admettre qu'il existât un royaume de France capétien, depuis 987, qui attendit plus de deux siècles l'avènement de son premier roi, timidement en 1190, mais définitivement et triomphalement en 1204 après l'annexion de la Normandie continentale au domaine royal.

Pourtant, dans son article Études sur le « Registrum Veterius » et la date de quelques actes de Philippe-Auguste  (1938), les documents cités font systématiquement mention du traditionnel Francorum Rex, même si au contraire, les commentaires de Charles Petit-Dutaillis évoquent uniquement le Roi de France.

Par facilité de langage, une certaine narrative assume un Roi des Francs régnant sur le territoire désignée dans sa délimitation latine par la notion de Francia

Citant Colette Beaune, Naissance de la nation France, les rédacteurs de l'article Francie renforcent encore ce sentiment de confusion générale baignant l'apparition supposée du titre de Roi de France (mais parlant toujours latin), qui serait le fait de Saint-Louis (Louis IX) :

C’est en 1254 que Rex Francorum laisse la place à Rex Franciæ.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Francie#cite_ref-Naissance_de_la_nation_France_43-2

Cependant, Louis Carolus-Barré (1976) remarque qu'à l'époque de Louis IX, de rares actes adressés à des administrations territoriales du nord-est de Paris, ou les traités diplomatiques adressés aux Plantagenêts, sont rédigés en langue vulgaire et le Roy de France n'y apparait que comme traduction de Francorum Rex :

Ailleurs, dans la Douce France chantée par les poètes, c'est plus tardivement et de façon plus ou moins sporadique que l'on rencontre des actes en langue vulgaire, dans l'énorme masse des documents rédigés traditionnellement en latin.

La plupart de ces actes, encore assez peu nombreux, émanent d'échevinages urbains (ex. : Douai, Tournai, Metz -) ou bien de seigneurs de petite ou moyenne importance : chevaliers, écuyers, — parfois même (mais plus rarement) d'une autorité ecclésiastique.

https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1976_num_120_1_13222

Dans cet ensemble rédigé en langue latine, il m'est arrivé — alors que depuis de longues années je m'attache à rassembler les actes de Louis IX — de trouver quelques actes en langue vulgaire : tel mandement adressé en picard au maire féodal de Clermont-en- Beauvaisis (1255), deux autres à la commune de Montreuil-sur-Mer (1255, 1257), une dizaine d'autres encore adressés aux gardes de la forêt de Retz (auj. Villers-Cotterêts) (1227-1258), — mais le texte de ces divers documents est conservé seulement en copie, et l'on n'a pas de mal à déceler qu'il s'agit de traductions faites sur des originaux rédigés en latin.

https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1976_num_120_1_13222

Principe d'incertitude

Ce dernier commentaire sur le style si particulier et immédiatement identifiable de la traduction au mot à mot, s'il satisfait les exigences des "spécialistes" en littérature, n'en laisse pas moins découvrir un seuil infranchissable en terme de connaissance directe.

Puisque que les copies et les traductions s'accumulent, l'erreur du copiste est devenue un principe d'incertitude incontournable. A l'image d'une rationalité physique, se pliant à l'exigence positiviste de la preuve et se résolvant à adopter l'idée de vide quantique, la rationalité historique doit exiger, par principe positiviste, la preuve historique de l'existence d'un document afin d'en supposer la datation. 

Face à la possibilité systématique de présence de l'erreur, la connaissance directe de l'historien doit admettre que la copie ne fait foi que d'elle même, elle ne prouve en aucun cas l'existence de l'acte copié.

En 1888, Elie Berger résumait ce principe fondamental, en constatant que (à propos des Actes de Louis VII): "Ces lettres, que nous ne possédons plus sous leur forme première, ne prouvent rient contre les actes authentiques."

https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1884_num_45_1_447246

L'histoire extra-subjective exige de n'admettre aucune datation antérieure à la copie. L'esprit s'accorde aisément à appliquer ce principe devant l'existence supposée d'Hugues Capet Francorum Rex. Même si une grossière représentation du sceau prétend copier un original supposé, le style totalement incohérent laisse deviner une simple invention du copiste.

L'application généralisée et systématique de ce principe positiviste se révèle capable de révéler des cohérences significatives insoupçonnées. 

La série expérimentale observée par Louis Carolus-Barré...

La plupart de ces actes, encore assez peu nombreux, émanent d'échevinages urbains (ex. : Douai, Tournai, Metz -

...devient une série particulièrement signifiante...dans le cadre de la conquête de la Lorraine, de la découverte du tombeau de Childéric et la construction de la narrative mérovingienne. 

En appliquant ce principe, on évite aussi les éternelles arguties dans lesquelles peuvent s'enfermer toutes les énergies du débat. Pierre Dortiguier dénonçait déjà cette situation en citant un auteur anonyme des Monumenta Germaniae Historica (certainement Carlrichard Brühl) à la 10ème minute de sa conférence sur les approches récentistes :

les archives seraient truffées de faux, implantés, d'époque en époque, par des clercs académiques au service du clan encore au pouvoir des siècles plus tard...

C'est donc probablement sur la base d'archives éparses, de documents "quelconques" (Bernard Guenée) que la légende s'est créée, colportée de génération en génération par des "savants" peu pressés de corriger les erreurs accumulées par les copistes...

***

Si alors l'étude des "documents" mal copiés s'avère peu capable de révéler la date exacte de l'apparition du titre de Roi de France, le déchiffrage de la légende inscrite sur les sceaux royaux, bénéficiant de l'attention toute protectrice de leur Garde, pourrait au contraire fournir une information plus fiable. A condition toutefois de se méfier des savants commentateurs...

A partir de 1190, le sceau de Philippe Auguste est gravé de la mention en latin : Rex Franciæ, roi de France1, mais la titulature latine rex Francorum reste par ailleurs en usage jusqu'à la Révolution.

référence : Jean-Paul Meyer,Les Fils de L'An 2000 Essai [archive], 1998, p. 61

https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_monarques_de_France#Titres_officiels

...pour leur préférer la connaissance directe rendue possible grâce à la numérisation et au réseau mondial, permettant à chaque utilisateur d'accéder directement aux documents, de se constituer dès lors en un Citoyen libéré (de l'habitude des autorités et de leurs arguments rhétoriques) et d'entrer de plein droit dans la Cité du savoir:

http://www.sigilla.org/sceau-type/philippe-ii-auguste-deuxieme-grand-sceau-21788

On s'aperçoit alors que l'affirmation des rédacteurs de Wikipédia, reprenant celle de J.P. Meyer, et prétendant que le titre de Rex Franciae apparait sur le sceau du roi dès 1190, est en totale contradiction avec l'observation directe des sceaux royaux numérisés sur sigilla.org.

Elle contredisait déjà l'inventaire des sceaux royaux effectué par Natalis de Wailly dans son article sur une collection des sceaux des rois et des reines de France (1843.) On peut lire à la page 479 de cet article, que les rédacteurs de Wikipédia se gardent bien de référencer dans leur article consacré au savant :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Natalis_de_Wailly

Philippe II. Philippus. Di. Gra. Francorum Rex. Au contre sceau une fleur de lis épanouie. 1219

http://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1843_num_4_1_451718

 

Le testament de Philippe II, rédigé en 1222, fait toujours mention du Francorum rex :

http://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/testament-olographe-de-philippe-auguste-donne-a-saint-germain-en-laye_parchemin_1222?force-download=65372

 

Philippe Auguste, de son propre aveu, aura été, jusqu'à sa mort...

 

...Roi des Francs.

che-19-montrond1836chapitre10philippe2.gif

PHILLIPVS DEI GRATIA FRANCORUM REX

Sceau et contre-sceau de Philippe II Auguste
(dessin quelque peu idéalisé d’un manuel de diplomatie de 1759)

http://www.corpusetampois.com/che-19-montrond1836chapitre10.html

***

L'origine du mythe

Dans une remarquable synthèse d'historiographie, Rémy Rocques (2019) pourrait expliquer comment la figure de Philippe Auguste attire naturellement sa réputation de premier Roi de France :

Dénigré par les romantiques qui, dans la première moitié du xixe siècle, lui reprochent son manque d’esprit chevaleresque, Philippe Auguste (1180-1223) est érigé en champion de l’unité française par les historiens méthodiques, avant d’apparaître, dans les années 1980-1990, comme le fondateur de la « monarchie administrative ». Au cours de son règne, la justice et les finances sont réorganisées, le droit savant devient un instrument au service des prétentions royales, le contrôle territorial et celui des officiers se précisent. Ces transformations, pour l’essentiel intervenues dans les années 1190-1235, consolident et préparent les conquêtes territoriales. Philippe Auguste profite également de la mort de Richard Cœur de Lion (1199) et de l’affaiblissement de l’empire des Plantagenêts pour placer plusieurs principautés et seigneuries sous sa domination. Le domaine royal s’accroît, le cortège des vassaux se renforce et les richesses s’accumulent, en même temps que sont confortées les assises symboliques de la royauté.

Rémy Roques. La « conquête de l’Auvergne » par Philippe Auguste 

https://doi.org/10.4000/ccm.4516

Les copistes

Dans tous les actes de Philippe-Auguste que j'ai vus, soit en original, soit dans les registres originaux de la chancellerie, le roi se qualifie sans exception rex Francorum (Sic !)  ou rex Franc. La forme rex Franciae ne s'y est pas présentée une seule fois. Je regarde donc comme à peu près démontré que cette formule n'était pas usitée à la chancellerie de Philippe-Auguste.

Léopold Delisle. Catalogue des actes de Philippe-Auguste. 1856. Introduction, p. lxiv

https://archive.org/details/cataloguedesacte00deli/page/n71/mode/2up

Léopold Delisle précise :

Mais, de ce que le roi ne prenait pas le titre de rex Franciae, il n'en faudrait pas conclure que ce titre fût alors inconnu. Les historiens du XIIème siècle l'ont fréquemment employé...

https://archive.org/details/cataloguedesacte00deli/page/n71/mode/2up

En 1884, Elie Berger rappelle que les documents concernant Louis VII et un hypothétique titre de Dux Aquitaniae sont de même nature :

Les pièces émanées de Philippe-Auguste dans lesquelles on trouve la  forme Franciae rex doivent être corrigées.

La formule Rex Francorum et Dux Aquitanorum dans les actes de Louis VII

https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1884_num_45_1_447246

La fleur de lis

On pourrait également tenter de comprendre cette origine du mythe du premier roi de France dans l'article Fleur de Lis  de l'Encyclopédie. Histoire. Tome I. 1784. (p.69) :

Comme les rois de France n'ont point eu d'armes avant le XIIème siècle, les fleurs de lis n'ont pu être employées qu'après ce temps-là. Phillipe-Auguste est le premier qui utilisa la fleur de Lis seule au contre-sceau de ses chartres.  

https://books.google.cz/

Cependant, tout comme les deux lions soutenant le roi, la fleur de Lis était déjà bien présente sur le sceau du Roi des Francs au moins depuis le règne de Robert le Pieux vers l'an Mil.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_II_le_Pieux#/media/Fichier:Sceau_de_Robert_II_le_pieux.jpg

La numismatique

Du point de vue de l'histoire de la numismatique, c'est à l'époque de Philippe Auguste qu'une partie de la légende est gravée, pour la première fois en français, sur certaines de ses monnaies:

La langue des légendes monétaires royales fut à quelques exceptions près le latin jusqu'en 1789. Seuls quelques deniers de Philippe Auguste (1180-1223) frappés en Picardie et en Artois vers 1190-1200 portèrent le nom de l'atelier en ancien français (Arras, Péronne, Moustereul pour Montreuil-sur-Mer)

http://classes.bnf.fr/franc/nav/droite/dte_chev.htm

Les Plantagenêts

Sans doute, le mythe trouve également sons origine dans une volonté de gommer la différence séparant Philippe de Richard, roi d'Angleterre (rex Angliæ depuis le roi Jean, 1199 ou Henri II, 1154 ?), pour mieux souligner les ressemblances entre son Ordonnance et celles des Plantagenêts.

Dans ce contexte de concurrence entre les souverains des deux côtés de la Manche pour le contrôle des Gaules,  c'est Edouard III Plantagenêt, cherchant à se rallier les Flandres au dépend de Philippe de Valois, qui adopte le titre de Roi de France et devient Rex Angliae et Franciae et Dominus Hiberniae (1340). Il aura sans doute paru nécessaire à la gloriole nationale, de créer un Rex Franciae qui fût antérieur à celui qui trônait en perfide Albion !

***

1340 - Edouard III Plantagenêt, premier Rex Franciae

https://www.fr-tul.cz/clanky/histoire-de-france/1340----edouard-iii-plantagenet--premier-rex-franciae--.html

***

Le garde des sceaux

Mais plus encore, ce mythe tire certainement sa force dans le jeu qu'il sera fait autour de la fonction de Garde des Sceaux, inaugurée par Philippe Auguste

[qui] fit élever Guérin dès 1201 à la dignité de garde des sceaux, chargé de conserver les sceaux et les archives royales, pendant la vacance de la chancellerie, il avait été chargé par le roi de garder la matrice des sceaux royaux, qui permettait de garantir l’authenticité des documents officiels du royaume. Cette tradition a traversé les siècles : l’actuel ministre de la Justice continue de conserver, dans son bureau, la presse servant à établir le sceau officiel de la République, qui date de 1848.

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Garde_des_sceaux_de_France

https://fr.wikipedia.org/wiki/Garde_des_sceaux_de_France#Sous_l'Ancien_R%C3%A9gime

 

C'est Charles de L'Aubespine, en 1633, qui incarnera le plus héroïquement la fonction de Garde des Sceaux.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_de_L%27Aubespine

***

En colportant cette légende du premier Roi de France, les docteurs et autres professeurs d'histoire font preuve d'un étrange paradoxe dans leur méthodologie. Comme si leur mémoire déclarative se distinguait par son efficience, alors que leur mémoire procédurale demeurerait inerte.

C'est un argument d'autorité, rendu anonyme par la force de l'habitude, qui est implicitement employé.

Plein d'admiration pour un ancien professeur d'histoire, dont la figure structure désormais la propre représentation inconsciente de l'historien, on répète le mythe, sans même s'astreindre à la discipline de la connaissance directe, issue de la seule étude des documents.

En plaçant ce changement de titre sous le règne de Philippe Auguste, une narrative officielle postérieure prétendra ainsi perpétuer une tradition imaginaire du nouvel Etat. Le nouveau et premier Roi de France devait légitimer, par une tradition reconstruite de toutes pièces, son Coup de force mené au dépends des clans concurrents.


L'étude des documents sigillaires va révéler que c'est à l'époque de Louis XIII que s'effectue le changement de titre. Le premier roi de France donnera une nouvelle unité, autant linguistique que titulaire, à la province qu'il avait fait renommer pour l'occasion. Il légitimera son coup de force de 1633 grâce aux inventions de sa nouvelle archéologie de faussaire.

Autant qu'en recourant aux récits folkloriques et légendaires,

créant la figure de nouveaux ancêtres...

prétendus historiques...

...et de longue date.

***

1633 - Année terrible pour la Lorraine et le Garde des Sceaux Charles d'Aubespine, Louis XIII devient Roi de France !

https://www.fr-tul.cz/clanky/histoire-de-france/1633--annee-terrible--.html

***

 

L’héritage de Philippe Auguste

et l'Ordonnance-testament de 1190 : contre le féodalisme

 

En terme de luttes de classes, le nouveau rapport de force, instauré par Philippe Auguste, marque un conflit entre le roi, allié de la Bourgeoisie, et les autres clans constituant la puissance de la noblesse.

Dans la narrative, cette nouvelle politique venait continuer celle menée par d'Henri IV et Sully, qui commencèrent à donner une unité économique au royaume.

*** 

Ordonnance Testament de Philippe II Auguste sur l'organisation du gouvernement du royaume et l'administration du domaine royal, 24 juin 1190

Thèmes abordés

Philippe II Auguste, testament, administration du domaine royal, Capétiens, Louis VII, pouvoir Juridique, système judiciaire, baillis, règlementation ecclésiastique, élections ecclésiastique

Résumé du document

« PHILLIPVS DEI GRATIA FRANCORUM REX » est l'inscription qui entoure le sceau de Philippe II le désignant par la grâce de Dieu roi des Francs Né en 1165 à Paris et décédé en 1223 à Nantes, Philippe II dit Philippe Auguste est le septième roi de la dynastie des Capétiens. Fils héritier de Louis VII et d'Adèle de Champagne, Philippe Auguste reste l'un des monarques les plus admirés et étudiés de la France médiévale en raison de sa longueur de règne, de ses importantes victoires militaires ainsi que des progrès essentiels accomplis pour affermir le pouvoir royal et mettre fin à l'époque féodale.

Sommaire

  1. Un roi prévoyant assurant la primauté du pouvoir Juridique

    1. Une répartition du pouvoir calculée

    2. Une refonte du système judiciaire 

  2. Nouvelles règlementations et organisations assurant la pérennité du royaume

    1. Une organisation financière dicté

    2. Une nouvelle règlementation ecclésiastique au seins du domaine royal

 

https://www.doc-du-juriste.com/droit-public-et-international/histoire-et-philosophie-du-droit/dissertation/ordonnance-testament-philippe-ii-auguste-organisation-gouvernement-royaume-administration-domaine-480285.html

 

Elle peut passer pour une première ébauche de constitution, elle fixe les règles de conduite des affaires du royaume pendant l’absence du roi parti en croisade.

« Les mesures édictées dans ce texte, et renforce considérablement les moyens de contrôle de l’administration royale dans le domaine, devaient être provisoires. Mais Philippe Auguste se garda bien de les abroger à son retour de la Croisade en 1192. Elles furent néanmoins difficiles à imposer, d’autant plus que l’expansion spectaculaire du domaine royal sous son règne rendit beaucoup plus vaste, en quelques années, le territoire à administrer. Le renouvellement de ces prescriptions par saint Louis en 1254 témoigne d’une application imparfaite, et en particulier de l’essor de la corruption chez les baillis et les prévôts. Mais le fait que l’ordonnance de 1254 s’applique à tout le royaume – l’ensemble des territoires des vassaux du rois (ndlr) - hormis la Bretagne et l’Aquitaine témoigne aussi du fait que les mesures de Philippe Auguste constituèrent un outil efficace pour accroître le pouvoir royal, qui se place à la veille de ses premiers grands succès. »

http://dreillard.vip-blog.com/vip/article/3129797,Ordonnance-%E2%80%93-testament-de-Philippe-Auguste.html

 

Paris – capitale de la France – fait construire le mur d’enceinte. Transfert le trésor royal de l’île de la Cité au Temple (rive droite – ordre des Templiers) - Philippe Auguste bâtit un système comptable et fiscal, ancêtre de la Chambre des Comptes, où les agents royaux venaient trois fois l’an déposer les revenus de la Couronne. Les Comptes sont contrôlés par 6 Bourgeois de Paris (1190).

Accroissement (multiplié par 5) la surface du domaine royal.

Mène une lutte acharnée contre les Anglais (Plantagenêt: Richard Coeur de Lion – Jean sans terre) et l’empereur Barberousse (Bouvines 1214)

1182 - Expulsion et confiscation des biens des juifs.                

– 1208-1229 – Innocent III - Croisade contre les Albigeois Arnaud Amaury, le légat du pape, à qui on demandait comment différencier les cathares des bons catholiques de Béziers pour les épargner, déclara « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les Siens. » - Sylvain de Montfort (1202 : 4ème croisade des Vénitiens vers Constantinople)

 

L’administration judiciaire – La justice du Roi supérieure à la justice des Seigneurs

1195/1201 - Inaugure la fonction de « garde des sceaux » (toujours en usage aujourd’hui – ministre de la justice), chargé de la garde des textes législatifs et des divers décrets promulgués par le roi.

La fonction de garde des sceaux fut créée par Philippe Auguste. Le , Philippe Auguste affronte Richard Cœur de Lion aux abords de la forêt de Fréteval (près de Vendôme). Richard lui inflige une cuisante défaite, à l'issue de laquelle le roi de France perd ses équipages, son trésor et ses archives. Philippe Auguste fut contraint de reconstituer ses archives et confia cette mission à frère Guérin, qui créa le trésor des Chartes où furent déposés à partir de 1195 les registres et archives particulières de la couronne royale. Philippe Auguste fit élever Guérin dès 1201 à la dignité de garde des sceaux, chargé de conserver les sceaux et les archives royales, pendant la vacance de la chancellerie ; il obtiendra le titre de chancelier en 1223, sous Louis VIII.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Garde_des_sceaux_de_France#Sous_l'Ancien_R%C3%A9gime

Cas royaux. — On appelait cas royaux les crimes ou délits (le meurtre, le rapt, l'homicide et la trahison.) dont la connaissance était réservée aux magistrats royaux. Les baillis eurent soin de les multiplier pour annuler les justices seigneuriales.

(Dictionnaire historique des institutions, mœurs et coutumes de la France

Adolphe Chéruel (1809-1891) — Paris, 1899 cité par http://www.blason-armoiries.org/institutions/c/cas-royaux.htm)

 

L’administration des finances

« Les historiens admettent que les premières mesures d'organisation des finances datent du règne de Philippe Auguste. »

« Le roi innova financièrement pour accroître les rentrées du trésor. Il supprima beaucoup de prestations et de corvées, de livraisons en nature. Il affranchit même certaines villes du service d'Ost. Il mit en place des taxes fixes au rendement plus prévisible permettant ainsi l'établissement d'un véritable budget. »

http://fiscafrance.free.fr/phil_augus.htm

En nommant des officiers chargés de la collecte de impôts, Philippe Auguste reprend le contrôle sur les finances sur les prévôts qui jusque là jouissaient d’une large indépendance puisqu’ils achetaient leur charge.

« Les receveurs généraux et les receveurs particuliers des finances, chargés de la collecte de la plupart des impôts directs sont titulaires d'un office. Nommé par le roi, "l'officier" est révocable : son pouvoir, qu'il détient du roi, est limité dans le temps et dans l'espace. »

http://fiscafrance.free.fr/dates_02.htm

 

Le trésor du temple : Le roi part en Palestine, qui va surveiller le trésor royal (constituer par les impôts féodaux) pendant son absence ? Les Bourgeois de Paris !

L’ordonnance de 1190, inspirée elle aussi par la croisade, commande que les revenus soient portés au Temple de Paris trois fois par an. Il est aussi dit que Adam, un clerc royal, chanoine de Noyon, est instruit d’avoir à enregistrer les comptes ainsi rendus.

Dans l'ordonnance il est écrit : « Chaque receveur aura ses clefs des caisses où est déposé notre avoir au Temple, et que le Temple en ait une ». Ce sont les six bourgeois dont nous avons parlé précédemment (T.A.E.R.B.N), assistés de Pierre le Maréchal, et non les régents qui sont chargés de contrôler les comptes financiers trois fois par an au Temple. Chacun d’eux possèdent les clés des coffres où l’argent est entreposé, plus une clé du Temple. À partir de cette date et jusqu’à sa suppression au XIVe siècle, le Temple sera le seul Trésor royal.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ordonnance-Testament_de_1190#La_renonciation_aux_aides_pour_la_croisade

 

Dans le système féodal de la vassalité, les impôts sont irréguliers, ils varient selon les circonstances ; Le vassal doit aussi assurer une aide financière : l'aide aux 4 cas (en France et Angleterre) ; le vassal doit donner de l'argent ou des cadeaux à son seigneur lorsqu'il marie sa fille aînée, lorsqu'il adoube son fils aîné, lorsqu'il part à la croisade et lorsqu'il est fait prisonnier et qu'il doit une rançon.

Le roi en tant que suzerain, possède essentiellement une autorité militaire sur ces vassaux. Ces derniers sont contraints de lui fournir une aide financière dans certains cas particuliers : pour constituer une dot lors du mariage de sa fille, assurer les frais de la cérémonie d’adoubement de ses fils, préparer les croisades (dîme Saladine – 3ème croisade de 1189), et éventuellement payer la rançon permettant de libérer le roi fait prisonnier.

Les vassaux sont également soumis au devoir de conseil. Le vassal peut devenir plus puissant que le suzerain, ce qui entraîne des conflits que le système féodal de vassalité ne sait pas régler (exemple des Plantagenêt et des Capétien)

 

Le système féodal et la vassalité

Les seigneurs n’entretiennent pas entre eux une relation égalitaire, mais constituent une structure hiérarchique dans laquelle ils se définissent en tant que « suzerain » et « vassal ». Cette relation de vassalité engage des individus entre eux qui se prêtent serment l’un à l’autre.

« Le contrat peut se résumer à l'auxilium, c'est-à-dire l'aide, et au consilium, le conseil (et non "concilium").

Les devoirs du vassal envers son seigneur sont d'abord des interdictions : le vassal ne doit pas nuire à son seigneur, à sa famille et à ses biens. Obligations somme toute assez vagues.

Le vassal doit l'aide militaire à son seigneur : lorsque celui-ci est attaqué, le vassal doit venir avec ses armes pour le défendre. Le vassal est aussi chargé de la garde du château (estage) et de l'escorte de son seigneur. Quand le seigneur attaque un autre, le service militaire (ost) ou (host) est limité à 40 jours. Mais le vassal reste évidemment aux côtés de son seigneur si le conflit dépasse cette durée. Il sera dédommagé en argent au-delà de 40 jours de combat.

Enfin, le vassal est astreint à fournir des conseils à la demande de son seigneur : il doit participer aux assemblées féodales, aux cours de justice du seigneur ainsi qu'aux fêtes liturgiques. L'ensemble des vassaux d'un seigneur est ainsi soudé par ces temps forts. »

« Les dépenses du vassal sont donc considérables : il doit acheter et entretenir un cheval et des armes ; il doit pouvoir se nourrir et assurer un certain genre de vie. C'est pour répondre à ces exigences que le seigneur peut donner un fief à son vassal. Ce fief est en général une terre qui rapporte des revenus au vassal (redevances). Le fief est pris sur les terres ou les revenus du seigneur.

Le seigneur doit également protéger son vassal contre les ennemis que ce dernier pourrait avoir et lui rendre bonne justice. »

http://fr.wikipedia.org/wiki/Vassalit%C3%A9

La féodalité constitue « un système politique dont l'autorité centrale partage dans les faits le pouvoir souverain avec des principautés, des fiefs ou des fédérations, gouvernés par des seigneurs. »

 http://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9odalit%C3%A9

 

Du système féodal vers le système monarchique

«Le roi ne doit prêter hommage à personne. Ducs, comtes, vicomtes, barons peuvent se prêter hommage entre eux, mais pas le roi envers eux. Châtelains, vassaux, citoyens et vilains sont soumis à ceux que nous avons nommés ci-dessus et tous sont sous la main du roi.»

Source : Anonyme, Livre de justice et de plet, I, 16, 1, vers 1260.

 1214 la bataille de Bouvines :

 Pour la première fois, chevaliers et milices communales unies derrière leur roi,  combattent ensemble sous la même bannière

«Pendant ce temps arrivèrent avec la bannière de Saint Denis les légions des communes qui s’étaient avancées presque jusqu’aux maisons. Elles accoururent le plus promptement possible vers l’armée du roi où elles voyaient la bannière royale qui se distinguait par les fleurs de lys(…). Les communes étaient donc arrivées, principalement celles de Corbeil, d’Amiens, de Compiègne, de Beauvais et d’Arras. Elles pénétrèrent dans les bataillons des chevaliers et se placèrent devant le roi lui-même.»

Source : Guillaume Le Breton [chapelain du roi de France, présent lors de la bataille], La Philippide[Vie de Philippe Auguste], XIIIesiècle.

http://www.clg-montesquieu-evry.ac-versailles.fr/IMG/pdf/Feodaux_souverains_premiers_Etats.pdf

 

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Philippe auguste dans l'actualités :

Paris - Archéologie : la découverte qui embarrasse l'Institut de France

Des travaux ont permis de découvrir une nouvelle tour de l'enceinte de Philippe Auguste.

Modifié le - Publié le | Le Point.fr
La découverte d'une nouvelle tour de l'enceinte de Philippe Auguste (fin du XIIe siècle) est un événement suffisamment rare pour être célébré. Habituellement, quand l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) effectue ce genre de fouille, elle convie la presse pour fêter l'événement. Mais, dans le cas présent, silence total. C'est en passant par hasard rue Mazarine, où un panneau plaqué contre un bâtiment de l'Institut de France indique l'existence de la fouille, que nous avons découvert le pot aux roses.

http://www.lepoint.fr/culture/paris-archeologie-la-decouverte-qui-embarrasse-l-institut-de-france-24-04-2016-2034529_3.php#

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Sitographie et documents :

Sur une collection de sceaux des rois et des reines de France.

Natalis De Wailly - Bibliothèque de l'École des chartes -1843
https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1843_num_4_1_451718

BASE NUMÉRIQUE DES SCEAUX CONSERVÉS EN FRANCE

http://www.sigilla.org/

 
L'ordonnance-testament de 1190
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k114540f/f460.image.r=%22testament%20de%20philippe%20auguste%22?rk=42918;4
 
L'ordonnance de Villers-Cotterêt (1539):
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8609556f
 
Louis Carolus-Barré. L'apparition de la langue française dans les actes de l'administration royale. 1976

https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1976_num_120_1_13222

Charles Petit-Dutaillis. Études sur le « Registrum Veterius » et la date de quelques actes de Philippe-Auguste. 1938

https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1938_num_99_1_452453

Élie Berger. La formule "rex Francorum et dux Aquitanorum" dans les actes de Louis VII. 1884

https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1884_num_45_1_447246

Rémy Roques. La "conquête de l'Auvergne" par Philippe Auguste. 2019

https://doi.org/10.4000/ccm.4516

Léopold Delisle. Catalogue des actes de Philippe-Auguste. 1856.

https://archive.org/details/cataloguedesacte00deli/page/n71/mode/2up

Le collège Montesquieu d'Evry produit un document très riche, présentant de nombreux sceaux royaux, tous font mention du "Roi des Francs" : Francorum Rex :

http://www.clg-montesquieu-evry.ac-versailles.fr/IMG/pdf/Feodaux_souverains_premiers_Etats_-_II.pdf

Des cartes montrant l'expansion du domaine royal :

http://www.ac-grenoble.fr/college/heyrieux.prevert/guppy/img/HG/royaume/pouvoir_royal.html

Françoise Gaspari. L'écriture des Actes de Louis VI, Louis VII et Philippe Auguste. p.74

https://books.google.cz/books?id=HRWdw689SeQC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

L'article Roi de France sur Wikipédia:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Roi_de_France

L'article Francie sur Wikipédia:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Francie

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0

Clovis le Byzantin

500- Le premier Roi des Francs : Francorum Rex ou Rex Francorum ?

L'indépendance très progressive des royaumes des Francs et des Burgondes...

614-759 : vers la fin des Mérovingiens et la conquête de la Bretagne...

1633- De la fabuleuse existence des Mérovingiens: une invention de Louis XIII ?

500 – Baptême de Clovis (496 / 508?), premier Roi catholique (nicéen) des Francs dans le roman national. Les documents archéologiques et textuels semblent le désigner comme un Consul ou un Patrice romain. Eventuellement Rex Bellorum. La légende Francorum Rex ou Rex Francorum est une invention tardive. 

https://www.fr-tul.cz/clanky/histoire-de-france/Clovis-byzantine-rex.html

I

- Philippe Auguste et l'Ordonnance de 1190:  Roi de France ou Francorum Rex?

II

1340 - Edouard III Plantagenêt, premier Rex Francie

Dans le contexte de concurrence entre les souverains des deux côtés de la Manche pour le contrôle des Gaules,  c'est Edouard III Plantagenêt, cherchant à se rallier les Flandres au dépend de Philippe de Valois, qui adopte le titre de Roi de France et devient Rex Angliae et Franciae (sic.) et Dominus Hiberniae (1340).

https://www.fr-tul.cz/clanky/histoire-de-france/1340----edouard-iii-plantagenet--premier-rex-franciae--.html

III

1633 - Année terrible pour la Lorraine et le Garde des Sceaux Charles d'Aubespine, Louis XIII devient Roi de France !

Le premier roi de France, usant d'une nouvelle titulature dans la légende d'un nouveau sceau, frappant une nouvelle monnaie et inaugurant une nouvelle période de stabilité monétaire, garantissant l'immuabilité d'une nouvelle langue, grâce à la nouvelle Académie Française qu'il fonde en 1635, prendra également grand soin de donner un nouveau nom au territoire conquis sur lequel il étend sa nouvelle autorité de vainqueur.

Tous ces effets observés dans tant de domaines différents, s'imposent à l'esprit dans leur cohérence mutuelle insérée dans une  logique causale.

Ces observations poussent naturellement à se demander si une ordonnance ou une monnaie ornée d'une légende se référant à un Roi de France avant le coup d'Etat du 25 février 1633, ne serait pas un faux. Il n'est surtout pas à exclure que le second Louis XIII lui-même, soit à l'origine de la diffusion des premières contrefaçons.

https://www.fr-tul.cz/clanky/histoire-de-france/1633--annee-terrible--.html

 

Première mise en ligne : 18/11/2012

Dernière mise à jour : 11/07/2022

 

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